L’or noir n’a plus la cote, une bonne ou une mauvaise nouvelle ?
Le prix du baril de pétrole a fortement chuté ces dernières semaines. Quelles sont les conséquences pour l’économie et les consommateurs ?...
Un premier cas dans une ville en Chine et quelques semaines plus tard, c’est toute la planète qui souffre du même mal, avec des conséquences sanitaires, économiques, financières et sociales. Est-ce la faute de la mondialisation ?
La mobilité, le tourisme de masse et le marché du travail international ont « favorisé » l’expansion de l’épidémie, d’abord en Asie, et puis dans le monde entier. « L’interdépendance des entreprises, des régions et des pays a mis en exergue leur vulnérabilité face à des chocs et des crises imprévisibles » analyse Marc Danneels, Chief Investment Officer chez Beobank. « Des brèches se sont créées dans les chaines mondiales de production, d’approvisionnement et de stockage suite au confinement chinois ». Certains produits et marchandises n’étaient ainsi plus disponibles ou impossibles à transporter. « Avoir des stocks réduits en période normale est peut-être une bonne stratégie de supply chain management, mais cela a ses limites face à un choc, car il est impossible d’absorber une augmentation drastique de la demande ». La crise montre ainsi par quelques exemples concrets que, combinée à une application trop drastique des principes de « lean management » (la gestion « sans gaspillage » ou « au plus juste »), l’économie mondialisée n’a pas toujours la réponse à des besoins critiques. Une raison pour autant de tout démondialiser ?
La démondialisation ne sera pas au programme selon Marc Danneels. « La mondialisation n’a pas failli. Mais oui, ses limites, déjà connues, se sont montrées au grand jour. La pandémie a exposé sa fragilité. Il faut aussi voir dans quelle mesure les consommateurs sont prêts à renoncer à la variété et à la disponibilité des produits, et à un prix plus élevé si les dynamiques d’économie mondiale changeaient ». Ce qui risque plutôt d’arriver, ce sont des mesures de protectionnisme dans des secteurs stratégiques, comme la production de masques, aujourd’hui évidente. La question est de savoir quels sont ces secteurs et pourquoi ils doivent être produits sur le territoire national. Et comment seront-ils protégés ? Par des barrières commerciales, douanières, fiscales « Avec des risques de représailles entre pays. La guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis en est le meilleur exemple actuel. Et elle repartira de plus belle après la crise ».
Face aux difficultés économiques des entreprises, la réindustrialisation et même la nationalisation sont déjà à l’agenda dans certains secteurs. « Le défi sera aussi politique », reprend Marc Danneels. « Quelles industries et compagnies sauvez-vous et lesquelles pas ? Tout cela dans un contexte de déficits budgétaires avec des mesures de soutien économiques et fiscales en explosion. L’Union européenne a aussi un rôle à jouer, pour éviter une décoordination totale », conclut le Chief Investment Officer. La mondialisation n’est pas morte, mais comme tout le monde, elle s’adapte à cette situation exceptionnelle, et sans précédent.
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