Marchés financiers : aperçu de la situation
Par Yves Kazadi, Senior Analyst - 02/05/2024
La menace de récession s’éloigne, les risques inflationnistes s’amplifient
L’amélioration des indicateurs économiques est de bon augure pour les perspectives de croissance. Mais cela pourrait accentuer les pressions inflationnistes et les tensions sur les marchés financiers.
L’Europe de nouveau en expansion
Dans la zone euro, le PMI composite, rassemblant l’industrie manufacturière et le secteur des services, a rebondi à 50,3 en mars1. L’indicateur franchit ainsi le cap des 50, considéré comme le niveau neutre entre contraction (<50) et expansion (>50) de l’activité, pour la première fois depuis mai dernier. D’autant plus rassurant que le sous-indicateur des perspectives a atteint son niveau le plus élevé depuis le début de l’invasion russe en Ukraine en février 2022.
Aux États-Unis, il n’a guère été question de contraction de l’activité ces dernières années et la croissance reste vigoureuse avec un PMI composite à 52,1 en mars2. Le marché du travail est également au beau fixe avec 829.000 créations d’emplois au cours des trois premiers mois de l’année, 30 % de plus qu’au trimestre précédent3.
Même la Chine montre des signes de redressement après une année 2023 particulièrement décevante. L’indicateur PMI a ainsi progressé à 52,7 en mars, et ce, tant dans l’important secteur manufacturier que dans les services4.
Hausse du pétrole
Néanmoins, ces évolutions favorables de l’économie soutiennent la demande des ménages et des entreprises, ce qui freine la désinflation. Aux États-Unis, l’inflation américaine a même accéléré à 3,5 % en mars5 en raison notamment de la forte hausse du prix des services (+5,4 %).
Depuis, le prix du pétrole a de nouveau augmenté, le baril de Brent ayant repassé la barre des 90 $6. La demande soutenue dans un environnement économique porteur ainsi que la réduction de production par l’Arabie saoudite et la Russie menacent même de le porter à plus de 100 $, surtout si les tensions entre l’Iran et Israël perdurent.
Ce qui a de nombreuses répercussions sur l’inflation, que cela soit directement (prix des carburants, de l’énergie) ou indirectement (coût des transports…).
Inflation et volatilité
Nous maintenons donc une approche prudente pour nos portefeuilles-modèles en privilégiant les valeurs résilientes en cas de persistance des pressions inflationnistes et d’augmentation de la volatilité sur les marchés.
Ce qui passe notamment par des positions sur les pays émergents profitant des prix élevés du pétrole ainsi que des secteurs plus défensifs comme les services aux collectivités.
Nous ne privilégions par contre pas l’or après la récente hausse. Cette envolée semble avoir été essentiellement soutenue par des investisseurs plus spéculatifs, ayant notamment misé sur le métal jaune par le biais de produits dérivés qui sont par essence destinés à des investissements court terme. Un retour de manivelle n’est donc pas à exclure.
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Sources:
- d47e82c000444893bf612585ded30a0e (spglobal.com); https://cdn.ihsmarkit.com/www/pdf/1218/IHS-Markit-PMI-Introduction.pdf
- https://tradingeconomics.com/united-states/composite-pmi#:~:text=Composite%20PMI%20in%20the%20United,points%20in%20April%20of%202020.
- https://fred.stlouisfed.org/series/PAYEMS
- Bloomberg Analytics
- https://www.bls.gov/charts/consumer-price-index/consumer-price-index-by-category-line-chart.htm
- https://markets.ft.com/data/commodities/tearsheet/summary?c=Brent+Crude+Oil
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