Quelles mesures va prendre Mario Draghi face à l’inflation négative ?
Mesures pour augmenter le niveau d’inflation
Atteindre une inflation de 2% ou légèrement en-dessous de 2% reste l’objectif de la Banque Centrale. Aujourd’hui, nous en sommes loin. En outre, les prévisions d’inflation ont été revues plusieurs fois à la baisse depuis un an.
Afin de stimuler l’activité économique et d’augmenter le niveau d’inflation, les mesures suivantes ont été prises :
- Baisse des taux d’intérêt
- Le taux de dépôt baisse de 10bps : de -0,3% à -0,4% (comme attendu).
- Le taux de refinancement baisse de 0,05% à 0,00% (surprise positive). - Élargissement du programme Quantitative Easing
- Hausse de €60 milliards à €80 milliards par mois (mieux que les attentes moyennes de €75 milliards).
- Élargissement de la liste d’instruments éligibles pour le programme : à savoir les obligations d’entreprises non bancaires. - TLTRO II (Targeted Long Term Refinancing Operation)
- L’objectif du TLTRO est de stimuler le crédit aux PME et aux consommateurs.
- 4 TLTRO sont prévus pour une durée de 4 ans, ce qui permet aux banques d’accéder aux liquidités. La seule condition est qu’elles soient utilisées pour soutenir l’économie réelle.
- Le premier TLTRO a été un succès : stimulation des octrois de crédit et hausse de l’inflation.
Mario Draghi a aussi ajouté que les taux resteront au niveau actuel, ou plus bas, pour une longue période encore.
Attentes de la Banque centrale européenne
La BCE a communiqué ses attentes, qui sont les suivantes :
- Croissance :
- La croissance PIB Zone Euro 2016 a été revue de 1.7% à 1,4%
- La croissance PIB Zone Euro 2017 a été revue de 1,9% à 1,7%
- La croissance PIB Zone Euro 2018 est estimée à 1,8% - Inflation :
- Le pronostic d’inflation pour 2016 a été revu de 1% à 0,01%
- Le pronostic d’inflation pour 2017 : 1,3%
- Le pronostic d’inflation pour 2018 : 1,6% - Impact des taux négatifs sur les banques :
- Les taux d’intérêt négatifs ont donné lieu à un meilleur climat financier pour l’économie.
- Mais les possibilités des taux d’intérêt négatifs sont limitées. Pour l’instant, ils n’ont pas encore d’impact négatif sur la rentabilité moyenne des banques, ce qui ne signifie toutefois pas qu’aucune banque n’en ressent l’effet négatif. Mais à terme, les banques pourraient être touchées.
- Les attentes concernant un taux de dépôt en tranches, qui réduirait les effets négatifs sur les banques, n’ont pas été comblées. - Mario Draghi n’anticipe pas de futures baisses dans la situation actuelle :
- L’annonce d’une augmentation du QE n’a fait baisser que très peu de temps le cours de l’euro.
Conclusion :
- Le package proposé par Mario Draghi afin de combattre la déflation est assez ambitieux et a répondu aux attentes des investisseurs. L’Eurstoxx50 a atteint +3,5% après l’annonce du package par la BCE. Malheureusement, une grande part de ces hausses est partie en fumée à la fin de la journée. Ceci en réaction à la déclaration de Mario Draghi, affirmant que de nouvelles baisses des taux étaient improbables. Ce qui a entraîné non seulement une correction négative dans les bourses, mais ce qui a également fait apprécier l’euro par rapport au dollar.
- Il est très probable que d’autres banques centrales vont également annoncer de nouvelles mesures. Mais Mario Draghi semble indiquer ne pas vouloir baisser encore les taux.
- Le sentiment négatif a encore été renforcé par les variations du prix du pétrole consécutives à l’annulation d’une réunion importante entre l’Arabie saoudite, la Russie, le Venezuela et le Qatar. L’objectif de cette réunion était de stabiliser les prix du pétrole en gelant les volumes de production. Les investisseurs attendaient impatiemment le résultat de cette réunion.
- Pour ce qui concerne les obligations, une grande part des attentes était déjà intégrée dans le niveau d’intérêt. Pourtant les intérêts “core 10” ont légèrement baissé après l’annonce. Les taux des pays périphériques ont profité un peu plus des nouvelles concernant le nouveau package.
Ces faibles taux d’intérêt et l’abondance de liquidités sur le marché stimulent l’activité économique. Ce qui confirme la vue positive de La Française sur les actions européennes.
Mais cela ne signifie toutefois pas que 2016 va être dorénavant une année sans volatilité. Ces mesures ont été prises dans un cadre de croissance globale ralentie. Il convient donc de ne pas être trop euphorique, car l’aversion du risque va sans doute rester forte.
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