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Quel est le message de Amid Faljaoui pour les investisseurs ?

Amid Faljaoui à la conférence investissements de Beobank

En sa qualité de directeur des magazines francophones de Roularta et de commentateur économique à la RTBF, Amid Faljaoui connaît bien la situation économique. Et cette expérience lui est venue bien à point lors de son intervention, comme orateur, à la conférence de Beobank. Son message aux investisseurs ? Optimisme sur le long terme, mais restons prudents.

 

Le pire est derrière nous

Amid Faljaoui : « Le plus gros de la crise est heureusement derrière nous mais ses effets secondaires se font encore ressentir. Selon les calculs de Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff (deux économistes américains réputés), il faut en moyenne 8 ans et 4 mois pour que le PIB par habitant revienne à son niveau d'avant crise. Si nous prenons septembre 2008 comme point de départ, nous pouvons donc estimer que nous verrons le bout du tunnel à l’horizon de 2017 ».

Mais il ne s’agit là, hélas, que d’un calcul théorique car si la sortie de crise est claire pour les USA, le FMI n’écarte pas une 3ème retombée en récession de la zone euro avec une probabilité de… 40%.

Une croissance en demi-teinte

Mais attention, prévient le directeur de Trends-Tendances, sortir de la crise demain ou après-demain ne veut pas dire revenir à l'ordre ancien. « Comme l'explique le responsable d'Amundi (une des maisons de fonds qui travaille avec Beobank), la croissance européenne a été tirée par les pays émergents qui, après un passage à vide, retrouvent enfin des couleurs. Mais nous avons aussi acheté notre croissance à crédit et nous sommes arrivés à un niveau maximal d'endettement. On peut donc penser qu’au cours des 5 à 10 ans à venir, la croissance restera faible et les taux d'intérêt bas. »

Amid Faljaoui, qui reconnaît volontiers que l'optimisme est inscrit dans son ADN, ajoute : « La situation belge est difficile mais nous ne sommes plus dans un scénario noir comme en 2010 avec une dégradation de notre note et des taux d’intérêt au plafond. Notre dette publique a aujourd’hui la cote auprès des investisseurs. En 2010, l'État empruntait à 6%. Aujourd'hui, le taux de l'OLO à 10 ans tourne autour des 1,33%. Et à 3 mois, il est même négatif. Mais le problème, avec des conditions aussi intéressantes en terme de financement de notre dette publique, c’est que cela pourrait inciter les gouvernements fédéraux et régionaux à ne pas prendre toutes les mesures nécessaires pour réformer notre économie. »

La fin de l'euro ‘trop cher’ ?

Même constat en Europe. Des signes d’amélioration sont visibles. Un exemple ? « L'union bancaire a fait ses preuves au Portugal. Cette réforme financière est la plus importante de ces 20 dernières années. Les ennuis de la banque Banco Espirito Santo n'ont pas engendré de conséquences catastrophiques.

Quant à l'euro, il a enfin baissé. C'est positif, mais il faut que cette baisse perdure au moins un an ou deux. En fait, la BCE a diminué ses taux d'intérêt afin de booster l’activité et rendre indirectement l'euro moins attractif que le dollar. Bien sûr, les importations seront plus chères mais cela permettra d’importer un peu d'inflation, ce qui est plutôt une bonne nouvelle pour la zone euro qui est en risque de déflation. »

Pour le reste, s'il est vrai que la zone euro n’est plus attaquée par les marchés financiers comme durant les années 2008 ou 2011, il n’empêche que ces mêmes marchés financiers s’inquiètent aujourd’hui de sa croissance molle et du fait que la BCE (banque centrale européenne) n’arrive pas à faire redémarrer le marché du crédit en Europe. D’autant que l'Europe doit aussi apprendre à renverser ses perspectives.

D’après le FMI, c’est la Chine qui va devenir la première économie mondiale fin 2014. « Nous devons donc cesser d'être nombrilistes et prendre les mesures qu’il faut pour ne pas nous trouver relégués de la croissance mondiale. » Mais l’Europe a encore des atouts et n’est pas nécessairement condamnée au déclin.

La locomotive américaine

Au niveau économique, les USA sont plus réactifs que nous. Ils entrent plus vite en crise mais ils en sortent aussi plus vite que les Européens. Aux USA, l'indice Standard & Poors a atteint la barre historique des 2.000 points.

« Si les actions américaines se portent bien, c’est parce que l'économie a rebondi. Ce succès repose notamment sur les nouvelles techniques d'extraction de gaz de schiste qui fournissent une énergie bon marché. En outre, les résultats semestriels des entreprises américaines cotées se sont révélés meilleurs que prévu. Un bémol toutefois… les volumes restent limités et beaucoup d'investisseurs conservent une position attentiste. En réalité, la vraie question est de savoir si l’indice Standard & Poors va encore grimper plus haut aux USA. Morgan Stanley envisage sérieusement de le voir crever le plafond des 3.000 points et fait aussi remarquer que la croissance mondiale n'est pas synchronisée ; le rythme de reprise diffère dans certaines parties du monde. Du coup, il n’y a pas de surchauffe à craindre. »

Mais attention : si les USA affichent une reprise de l’ordre de 2%, c’est encore loin des 4 ou 5% de croissance qui accompagnaient les anciennes sorties de récession. La reprise actuelle est donc non seulement encore fragile mais très poussive. Et c’est ce rappel au bon sens qui a provoqué le trou d’air boursier enregistré durant le mois d’octobre. Les plus optimistes en concluront que c’est le bon moment pour dénicher des valeurs solides et bien décotées. A condition de le faire avec doigté et de garder un horizon de long terme.

 

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