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Help ! Où se trouve l'issue de secours pour les investisseurs ?

Help ! Où se trouve l'issue de secours pour les investisseurs ?

La Grèce n'a jamais été plus proche d'un Grexit que cet été. Un plan avait même été élaboré en secret pour restaurer la drachme. Finalement, un accord est néanmoins intervenu. La Grèce a obtenu de nouveaux prêts qui doivent lui permettre de rembourser ses dettes antérieures, et le pays reste dans la zone euro. Pas de Grexit donc, comme il fallait s'y attendre. Mais l’inflexibilité de l'Europe a surpris. Pas d'allègement de la dette, pas d'assouplissement mais, tout au contraire, des restrictions plus lourdes encore : voilà ce qui a résulté de la partie de poker de haut niveau dans laquelle se sont engagés les Grecs.

Le Grexit a donc été évité. Mais l'Europe y a-t-elle "gagné" ? Il est clair que non ! La réputation de l'Union Européenne (Monétaire) a subi un préjudice certain. Lorsque la situation se tend, il semble bien que Bruxelles ne sache plus où donner de la tête. L'Europe doit d'apprendre d’urgence à mieux se coordonner et à communiquer. Mais nous n'en sommes pas encore là. Et c'est regrettable, car le drame de la Grèce n'est pas encore terminé.

La Grèce n'est pas encore sauvée

Bien qu'il existe des prévisions optimistes qui partent du principe que la Grèce serait capable de rétablir assez rapidement son solde budgétaire, il est nettement plus réaliste de penser que la Grèce aura longtemps encore besoin d'aide. Et que cette aide va plus que probablement comporter un effacement partiel de la dette. Un effacement auquel nous participerons financièrement tous. Est-ce grave ? Non. Ce qui serait grave serait que, année après année, nous soyons régulièrement confrontés à une crise financière et politique dans la zone euro. Mieux vaut alors un effacement de la dette à des conditions sévères ou même un Grexit. Les problèmes sont faits pour être réglés, pas pour qu'on les laisse traîner.

Par ailleurs, d’autres choses nous attendent encore. Puisque le premier ministre Cameron et son parti conservateur ont gagné les élections britanniques, nous allons en effet avoir droit à un referendum outre-Manche. Les Britanniques vont pouvoir choisir si leur pays doit rester ou non membre de l'Union Européenne. Si la réponse est "non", un Brexit nous menace, avec pour résultat un probable recul des relations avec nos partenaires commerciaux. C'est un risque supportable, mais pas souhaitable.

Les Britanniques sont de fortes têtes

J'ai vécu pendant 12 ans à Londres parmi les Britanniques, et j'ai appris à les connaître. Ils sont fans de notre chocolat, des bières belges et de la vieille ville de Bruges. Mais ils détestent Bruxelles parce que c'est la capitale de l'Europe et donc le symbole de la bureaucratie et du gaspillage. N'ai-je pas déjà dit qu'il est urgent que l'Europe apprenne à communiquer sur ce qu'elle fait de bien ?

Dans l'isoloir, le Britannique sera tenté de voter contre Bruxelles et l'Union Européenne. Je ne crois pourtant pas qu'on en arrivera à cette extrémité. Pas de Brexit ! Pourquoi ? Argent et économie ! Un Brexit ne serait pas à proprement parler un drame insurmontable, mais il pourrait faire du tort à l'économie britannique. Et les Britanniques sont très sensibles à cet aspect des choses. Les flegmatiques insulaires vont commencer à calculer et un Brexit cessera de les intéresser quand ils réaliseront qu'il peut impliquer une perte d’emplois . L'économie britannique se porte plutôt bien à l'heure actuelle, et c'est une raison supplémentaire pour ne pas renoncer maintenant à son appartenance à l'Union Européenne.

Épargnants et investisseurs : vers une sortie ?

Ne laissez donc pas les médias vous effrayer. Après les 101 "jours cruciaux" que nous avons vécus avec la Grèce, il en viendra sans doute quelques autres avec la "menace de Brexit". Et viendra ensuite la menace d'une autre catastrophe. Les impasses politiques sont certes regrettables, mais elles ne peuvent en aucune manière masquer les impératifs économiques. L'économie s'améliore chaque jour, également – surtout – en Europe. De nouveaux emplois se créent de nouveau, et cela accroît la confiance. Le rythme pourrait certes s'accélérer, mais tout se passe assez bien.

Les incertitudes politiques et autres entraîneront de temps à autres une certaine versatilité et des fluctuations d'ordre boursier. Il ne faut pourtant pas se laisser distraire ou effrayer. Au contraire : en cas de nouveau recul, profitez-en pour acheter un peu plus de fonds de placement que vous ne le faites habituellement.

 

Pascal Paepen
Éditorialiste et Professeur ‘Banque et Bourse’ à la KU Leuven, Campus de Bruxelles, et à l’école supérieure Thomas More

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