Asie : un optimisme (prudent) justifié ?
L’été a été particulièrement mouvementé pour l’Asie. Où en est la force de frappe de la région actuellement ? Parmi tous les marchés émergents, c’est l’Asie qui a donné le ton jusqu’à présent. Ceci malgré les nombreuses sorties de capital sur les marchés des actions et des devises. Mais la fin du débat sur la hausse des taux américains pourrait donner lieu à une guerre de concurrence impitoyable.
Il demeure en tout cas utile de pointer les catalyseurs de la relance des marchés asiatiques, tels que :
- la stabilisation de l’économie chinoise et une baisse de tension sur le marché A share ;
- le rebond saisonnier sur le marché de la technologie ;
- la politique de croissance en Corée du Sud et à Taiwan ;
- la baisse des taux par la Banque centrale indienne et d’autres pays émergents d’Asie.
Corée du Sud et Taiwan
La Corée du Sud est connue pour ses entreprises high tech, comme Samsung. Ce secteur de la technologie a remporté les meilleurs résultats au quatrième trimestre durant 10 des 15 dernières années. Le Ministre des Finances Choi Kyung-hwan a pour objectif de stimuler l’économie nationale via son programme « Choinomics » prévoyant un stimulus fiscal et une baisse de taux. Cette baisse des taux est bonne pour le marché immobilier où l’on constate une nouvelle forte hausse des nouveaux propriétaires en dessous des 40 ans. Le marché financier pourrait lui aussi profiter de ce stimulus. Le pays est en effet connu pour :
- son surplus au niveau de la balance courante ;
- sa devise sous-évaluée, qui profite aux exportations ;
- ses banques qui profitent de la hausse du taux américain ;
- son profil d’importateur de matières premières, de sorte que le pays profite des faibles valorisations actuelles.
De la même façon, Taiwan devrait aussi profiter de la saisonnalité du secteur de la technologie. En outre, la Banque centrale de Taiwan applique une politique monétaire souple.
Chine
Étant donné le sell-off en Chine, il serait logique de se pencher sur les secteurs bénéficiant d’une valorisation attractive sur ce marché, comme par exemple les entreprises d’e-commerce. En ce moment, le marché stagne, bien que quelques secteurs présentent des signes de reprise. Les prix des biens résidentiels augmentent depuis quatre mois déjà dans le secteur immobilier. Sur le marché automobile, les analystes ne s’intéressent qu’aux chiffres de vente. Mais si l’on établit la distinction entre les ventes et les immatriculations de véhicules, on observe que ces dernières augmentent depuis juin déjà.
Le gouvernement a également édicté quelques mesures pour stimuler la croissance. En 2015, les autorités locales pourront accumuler les dettes jusqu’à 16 millions de milliards de yuans et jusqu’à 8,6 millions de milliards de yuans en dettes subordonnées. Le gouvernement a également injecté dans le programme ‘Government Debt Swap’, 3,2 millions de milliards de yuans (2 millions de milliards auparavant). Il a également créé un fonds d’investissement pour la collaboration publique-privée.
La politique budgétaire sera ajustée également pour assainir la dette publique et mettre en œuvre des réformes fiscales. L’État étudie aussi la possibilité de réformer les entreprises étatiques. Bref : l’impact de ces mesures va bien se faire sentir et ne peut pas être négligé. Surtout pas dans un pays tel que la Chine, où la croissance est toujours supérieure à la moyenne.
Philippines et Indonésie
Grace à son inflation en baisse, son accès facile au crédit et sa capacité à retenir les capitaux étrangers, les Philippines reste le pays le plus favorisé en Asie. Le peso reste l’une des devises les plus résilientes et le ‘business sentiment index’ reste positif. Les taux d’intérêt restent faibles aussi.
L’Indonésie est malheureusement frappée par la dévaluation de sa devise. L’inflation (7.2 % annuellement) a commencé à baisser et devrait continuer car la Banque centrale souhaite atteindre les 4% pour cette fin d’année.
Conclusion
Nous pouvons conclure que l’Asie offre des possibilités d’achat intéressantes de par ses valorisations et perspectives de croissance. Mais il faut toutefois tenir compte de certains risques :
- l’influence de la politique monétaire de la Fed en Asie ;
- la dévaluation du Yuan qui pourrait impacter la compétitivité des voisins, comme Taiwan et la Corée du Sud ;
- la faible croissance de l’Inde.
Pour faire de bonnes affaires sur le marché asiatique, il importe d’effectuer des placements périodiques et de donner la préférence aux fonds profitant de l’assouplissement quantitatif japonais. En général, nous recommandons de viser les entreprises asiatiques de qualité, qui ne dépendent pas du cycle économique.
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