Après le bon d’état, méfiez-vous des pièges d’opportunité
Mise à jour 13/08/2024
Les épargnants et investisseurs ayant souscrit un bon d'État belge d’un an, ou des dépôts à terme alternatifs avantageux durant la même période l'année dernière, doivent aujourd’hui prendre une décision importante sur la façon de réinvestir ces fonds libérés.
Un choix difficile, pour lequel il est crucial de pouvoir estimer correctement l’évolution future des taux d’intérêt et les décisions à venir de la Banque Centrale Européenne (BCE).
Au mois de juin, la BCE a abaissé le taux de dépôt de 0,25 %, ce qui constituait la première baisse en cinq ans. Depuis lors, nous avons observé une diminution continue de divers taux d'intérêt en euros. Cela nous place aujourd'hui dans un environnement de taux sensiblement différent de celui d'il y a un an exactement : en une année, le taux Euribor1 à 12 mois a chuté de 23 %2 !
Pour le moment, Christine Lagarde, présidente de la BCE, ne révèle pas encore clairement ses intentions quant à ce que l'on peut attendre – de nouvelles baisses de taux... ou pas – à l’issue des réunions de la BCE de septembre et de décembre. Il est en revanche évident que la BCE surveillera de près l'évolution des indicateurs macroéconomiques dans la zone euro. Et surtout, il faudra des signes indiquant que l'inflation reste sous contrôle et continue de diminuer vers l’objectif des 2 %. Bien que l'inflation dans la zone euro ait à nouveau légèrement augmenté en juillet par rapport à juin (2,6 % en juillet contre 2,5 % en juin3), le consensus du marché reste qu'une nouvelle baisse de taux par la BCE pourrait survenir en septembre. La récente hausse modérée de l'inflation est principalement due à une forte hausse des prix de l'énergie, et non à une augmentation des prix des services et des coûts salariaux, deux facteurs auxquels la BCE accorde beaucoup d'importance. Un ralentissement de l'économie européenne pourrait également fournir à la BCE des arguments suffisants pour procéder à une nouvelle baisse des taux d’intérêt.
Par ailleurs, la situation outre-Atlantique a récemment changé de façon notable par rapport à ce qu’elle était il y a quelques mois, et cela peut également avoir une influence sur la politique de taux de la BCE. Les données macroéconomiques moins positives aux États-Unis au début du mois d’août font craindre une possible récession de l'économie américaine : les chiffres du chômage ont ainsi atteint en juillet leur plus haut niveau depuis trois ans. Outre la réaction à court terme du marché, à savoir une correction des marchés boursiers, accentuée par un resserrement monétaire simultané de la Banque du Japon, cela augmente également la probabilité que la banque centrale américaine (la "Fed") abaisse son taux directeur de 0,25 % en septembre, voire de 0,50 %. Non pas en raison d'une baisse de l'inflation, mais afin de soutenir l'économie américaine dans un climat macroéconomique qui se refroidit. Aujourd'hui, c’est donc une baisse des taux de la Fed de cet ordre que le consensus du marché prévoit en septembre et en décembre.
Il faut noter que ces mouvements de taux attendus influenceront sans aucun doute les décisions de la BCE en matière de taux d’intérêt. L'écart de taux entre l'euro et le dollar ne doit pas trop se creuser, car cela affaiblirait encore davantage l'euro par rapport au dollar. Pour éviter une nouvelle dépréciation de l'euro, la BCE pourrait donc être amenée à suivre de près la Fed en ce qui concerne l'assouplissement monétaire et les baisses de taux.
En conclusion, tout semble indiquer que la BCE s’oriente vers de nouvelles baisses de taux. La question est donc de savoir s'il sera opportun en septembre de placer les fonds libérés uniquement dans des produits monétaires, à échéance relativement courte, comme un compte à terme d'un an. Car non seulement le taux d'intérêt sera inférieur à celui offert par le marché l'année dernière, en raison de la forte baisse des taux. Mais compte tenu des prévisions de nouvelles baisses de taux, cela signifie que dans un an, le capital ne pourrait être replacé qu'à un taux encore plus bas.
Pour éviter ce piège d'opportunité, il est aujourd'hui préférable de répartir un capital (libéré) sur diverses solutions d'épargne et d'investissement, mais aussi à différentes échéances. Au-delà des comptes d'épargne et des dépôts à terme, envisagez des solutions qui vous permettent de verrouiller le rendement relativement élevé d'aujourd'hui sur une plus longue durée. Par exemple, via des fonds obligataires. Ou en optant pour des fonds d'actions, pour ceux qui souhaitent et peuvent investir à plus long terme.
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1Définition de l'Euribor : Euribor est la contraction de Euro Interbank Offered Rate. L’Euribor est le taux d’intérêt moyen auquel de nombreuses grandes banques européennes (le panel bancaire) s’accordent des prêts en euros. Le taux Euribor est couramment utilisé comme taux de référence pour les prêts hypothécaires et les comptes d'épargne.
2Source : Euribor-rates.eu : Euribor 12 mois au 3 août 2023 : 4.05%, Euribor 12 mois au 5 août 2024 : 3.14%
3Source : Eurostat
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