Lorsque nous surfons en ligne, nous laissons sur l’internet de nombreuses données dont les entreprises s’emparent avec avidité. Heureusement, il est possible de mettre un frein à ces pratiques.
Rester en contact avec ses proches, regarder la télévision, écouter de la musique, faire des achats, trouver une maison ou même un compagnon de vie… Nous avons tous recours à internet pour une multitude de choses.
Peu d’internautes se rendent compte que toutes ces activités laissent des empreintes numériques. Et beaucoup d’entreprises s’y intéressent de près, notamment Google. Elles connaissent votre nom, votre adresse, votre âge, votre numéro de téléphone, votre sexe, votre date de naissance et même l’adresse de votre employeur. En outre, elles disposent de la liste des sites web que vous avez visités, des recherches que vous avez effectuées, de vos centres d’intérêt et même des endroits où vous vous êtes rendu dans le monde entier (dates et heures incluses).
Toutes les recherches effectuées sur Google sont stockées dans ses serveurs, même si vous les avez « supprimées » par la suite. Il en va de même pour toutes les vidéos consultées sur YouTube, une filiale de Google. À partir de ces recherches et vidéos, le géant internet peut également déduire si vous vous intéressez à la cuisine, au football, à l’aviation ou à l’architecture, si vous êtes sur le point d’avoir un enfant, comptez déménager ou planifiez un voyage autour du monde. Google est loin d’être la seule entreprise à agir de la sorte. Facebook, Microsoft et Apple conservent également une foule de données sur leurs utilisateurs. Facebook, par exemple, conserve chaque message que vous envoyez et recevez, ainsi que tous vos fichiers, photos et messages audio.
Si les géants technologiques consacrent tant de temps et d’efforts au pistage (tracking) de leurs utilisateurs, c’est pour deux grandes raisons. La première va de soi : en établissant le plus précisément possible votre profil, ils seront en mesure de vous proposer des publicités personnalisées. Un service qu’ils offrent à prix d’or à d’autres entreprises. La deuxième raison est que ces données leur permettent d’optimiser leurs applications. Ainsi, Spotify pourra vous faire des suggestions de plus en plus pertinentes grâce au suivi de la musique que vous écoutez.
Bien sûr, des moyens existent pour vous aider à mieux protéger votre vie privée en ligne. Vous pouvez par exemple vérifier les paramètres de confidentialité de chaque plateforme internet et réseau social que vous utilisez. Cela exige quelques efforts, car chaque entreprise (Facebook, Twitter, Instagram, etc.) a ses propres paramètres, qui sont souvent un peu cachés. Mais vous pouvez donc parfaitement décider qui voit vos messages, votre adresse électronique, votre numéro de téléphone ou qui vous souhaitez bloquer.
Il est également recommandé de désactiver autant que possible toutes les fonctions de « tracking » et de cookies dans votre navigateur web pour compliquer le pistage de vos activités en ligne. Pour ce faire, vous devrez à nouveau modifier certains paramètres.
Il existe également des navigateurs où un grand nombre de ces paramètres de confidentialité sont précochés : Epic, Vivaldi et Firefox sont d’excellents choix si vous souhaitez surfer de manière aussi anonyme que possible. Les extensions de navigateur telles que Disconnect font à peu près la même chose. Vous pouvez en outre installer un logiciel « anti-tracking » sur votre ordinateur ou votre smartphone (d’AVG et d’Avast, notamment), mais ils sont souvent payants. Cela dit, soyez sur vos gardes lorsque vous recevez un appel d’un sympathique « technicien de Microsoft », qui vous suggère d’installer certains logiciels sur votre PC, par exemple ceux d’Anydesk. N’acceptez en aucun cas ! Des fraudeurs pourraient alors accéder au contenu intégral de votre ordinateur et voir tout ce que vous tapez.
Laisser le moins d’empreintes numériques possible présente un autre avantage. Il sera également un peu plus difficile pour les fraudeurs de faire de l’hameçonnage ou de placer des virus ou d’autres logiciels malveillants sur votre ordinateur. Bien sûr, toutes les autres mesures de précaution restent de rigueur. Ne divulguez jamais d’informations secrètes telles que des données sur vos cartes bancaires, des identifiants et des mots de passe ou des numéros de cartes de crédit. Vérifiez toujours si les courriers électroniques proviennent de l’adresse officielle et ne cliquez pas à la légère sur tous les liens qui échouent dans votre boîte aux lettres électronique.
Vous aimeriez découvrir tout ce que Google sait sur vous ? Rendez-vous sur https://takeout.google.com, un site spécial où vous pouvez télécharger et vérifier toutes les données que la société a stockées à votre sujet. Attention : le fichier peut facilement faire plusieurs giga-octets et sa compilation peut prendre plusieurs heures. Vous devrez donc vous armer de patience. À propos : avec ce genre d’adresses, assurez-vous toujours que vous surfez sur le site httpS et pas seulement http. La différence est subtile, mais le « s » indique que vous entrez dans un environnement sécurisé. Un autre site intéressant est https://myactivity.google.com. Il vous suffira de cliquer sur un bouton pour mettre fin au suivi de vos activités sur le web et dans les applications et pour supprimer votre localisation et l’historique de YouTube. Sachez toutefois qu’en désactivant le partage de vos informations de localisation avec Google, vous ne recevrez plus de recommandations basées sur les lieux visités ou de conseils utiles pour vos déplacements. L’entreprise vous en avertit d’ailleurs expressément. Un bon compromis peut consister à ne pas stocker en permanence votre historique de localisation, mais à le supprimer à intervalles réguliers. Vous avez le choix entre tous les trois, dix-huit et trente-six mois. |
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