Dans une transmission d'entreprise, la communication est cruciale
Découvrez les clés pour a une communication optimale avec tous les interlocuteurs qui peuvent intervenir dans une cession d'entreprise.
Murielle Machiels : « C’est le moment de faire son deuil, tant pour le cédant que pour le repreneur... Et il est nécessaire de s’y préparer plusieurs mois avant le Jour J. Un deuil a plusieurs phases qui ne sont pas linéaires : le déni, la tristesse, la colère et l’acceptation. Cela dit, céder ou reprendre une entreprise c’est non seulement faire un deuil mais c’est aussi la promesse d’un nouveau départ. Les sentiments mitigés sont normaux. Il y aura des doutes en permanence. Mais il faut veiller à ne pas interpréter ces doutes pour en déduire qu’il faut faire marche arrière. Je le répète, avoir des doutes est tout à fait normal. Ce qui est anormal, c’est de ne pas en avoir. »
M. M. : « Le cédant sera confronté à de la tristesse. La tristesse est une émotion très importante. Mais on n’a pas l’habitude, surtout les hommes, de gérer la tristesse. Or, il faut prendre le temps de l’écouter et de l’accepter car elle livrera à la personne un message de ce qui importe vraiment pour elle dans sa vie. Vous écoutez ce que votre corps vous dit. La tristesse prouve ce que représentait l’entreprise pour vous. Quand vous n’écoutez pas cette tristesse, elle vous explose un moment donné à la figure. Maintenant ici aussi, c’est mitigé. On ressent de la tristesse mais aussi de la joie car on célèbre un nouveau départ. En une heure, vous pouvez passer de l’une à l’autre. »
M. M. : « Absolument. Il faut écouter les employés eux aussi, communiquer. La première chose à faire pour le repreneur est d’écouter tout le monde. Sans donner de conseils, juste faire preuve de bienveillance. D’autant que les employés ont l’expérience de l’entreprise et qu’ils diront peut-être des choses au repreneur qu’ils n’osaient pas dire à l’ancien patron. Dans le même esprit, il faut également prendre le temps d’écouter les clients et les fournisseurs importants. Pour ces derniers, c’est également une nouvelle histoire qui commence. Il ne faut surtout pas brusquer les choses. Le repreneur qui arrive en disant qu’il va tout changer courre souvent et rapidement à la catastrophe. Cela ne signifie pas qu’il ne faut rien faire et qu’il ne doit pas imprimer sa marque. Mais si on met de nouvelles choses en place, c’est parce qu’on est face à une nouvelle situation, pas parce que le personnel faisait mal les choses avant. Il faut expliquer ce que l’on va faire en permanence tout en gardant à l’esprit que même en l’expliquant, les gens peuvent se sentir menacés. On en revient aux peurs qu’il faut gérer. D’autant qu’avec l’évolution que l’on connaît, notamment sur le plan du numérique, certains profils ne correspondent peut-être plus à l’entreprise, mais il y a moyen de les changer en prenant soin de tout le monde. »
Ancienne CEO des Éditions Plantyn, Murielle Machiels conseille aujourd’hui des organisations dans le cadre de l’adaptation aux changements rapides du marché induits par la numérisation. Forte de son expérience et de l’approche qu’elle développe via sa société QiLi, elle aborde pour Beobank les aspects humains à ne pas négliger lors des différentes étapes cruciales de la transmission et de la reprise d’une entreprise.
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