Rebondir après une faillite !
Prononcez le mot « faillite » et observez les mines déconfites de vos interlocuteurs. Et pour cause : aucun entrepreneur ne veut passer par la case « banqueroute ». Pourtant, il y a une vie au-delà du premier revers ! Et un vent nouveau — venu essentiellement de la culture anglo-saxonne — souffle sur le concept d’échec entrepreneurial pour faire place à la notion de « rebond » et de « seconde chance » !
10.742… C’est le nombre de faillites en Belgique en 2017. C’est-à-dire autant d’entreprises qui n’étaient plus en mesure de payer leurs factures et dans l’incapacité d’améliorer la situation. Assimilée à l’échec et à la banqueroute (voire à un fait criminel par le passé), la faillite est aussi synonyme de lourdes « casseroles » à trainer pour l’entrepreneur. Entre les dettes, les stigmates psychologiques, les freins administratifs et juridiques ainsi que la méfiance des partenaires, la deuxième (ou la troisième) vie du failli peut s’apparenter à un véritable parcours du combattant. Pourtant les évolutions législatives semblent aller dans le sens de faciliter le « rebond » de l’entrepreneur. En effet, une nouvelle réforme du droit de l’insolvabilité des entreprises — en vigueur au 1er mai de cette année — devrait mettre en place une série de mesures pour favoriser le redémarrage (faillite « silencieuse », promotion de la « seconde chance », système d’effacement des dettes, etc.). Wait and see !
Les (bons) exemples « anglo-saxons »
Quoi qu’il en soit, la Belgique — l’Europe en général — présente encore du retard au moment d’appréhender la faillite comme une étape « positive » de la vie de l’entrepreneur. Dans la culture anglo-saxonne, par exemple, le taux de rebond se situe autour de 25 % contre 3 à 8 % en Europe. Outre-Atlantique, le tabou de l’échec est pratiquement absent… Ce n’est donc pas un hasard si une étude (couvrant une période de 1990 à 2011) réalisée par deux chercheurs américains conclut que « les entrepreneurs qui ont connu la faillite ont plus de chances de réussir », puis ce qu’ils ont pu apprendre de leurs erreurs. Dans l’univers américain des startups, certains disent même qu’un entrepreneur ne peut réussir qu’à son troisième essai ! Qu’ont en commun Henry Ford, Bill Gates, Walt Disney et Richard Branson ? Tous ces entrepreneurs à succès ont connu un échec retentissant à un moment de leur carrière. Au-delà des aspects réglementaires, la perception de la faillite est donc essentiellement une question de culture et de mentalité…
Transformer l’échec en réussite
Un entrepreneur qui rebondit après une faillite est d’autant plus préparé à réussir. La clé ? Son expérience ! À condition évidemment de pouvoir la valoriser et de tirer les leçons de ses erreurs. Pour cela, l’idéal est de réaliser une analyse critique de la faillite pour épingler les faux pas commis. En regardant son échec en face, l’entrepreneur sera mieux armé pour appréhender le rebond, ne plus commettre les mêmes erreurs et se prémunir davantage, entre autres à travers un démarrage mieux sustenté et préparé, une meilleure évaluation de ses clients ainsi qu’une prise de risque financière mieux calculée. Son autre défi consiste à dépasser les barrières psychologiques de l’échec. Pour y arriver, un nombre croissant de structures d’accompagnement — publiques et privées — proposent différentes formules de soutien « à la seconde chance ». Le but ? Sortir « vivant » de la faillite, parvenir à faire le « deuil », dresser un bilan complet, se préparer à redémarrer, construire un projet plus solide, etc. Un appui qui peut s’avérer crucial pour mettre toutes les chances de son côté…
En résumé ? Quelles que soient les raisons d’une faillite entrepreneuriale, l’important est de garder un état d’esprit positif, d’accepter l’échec comme une étape avant la réussite et de se tourner vers l’avenir (sans oublier le passé). Car, comme a dit Winston Churchill, « le succès, c’est se promener d’échecs en échecs tout en restant motivé » !
Le succès c’est tomber sept fois, se relever huit — Proverbe japonais
En bref
- La faillite est encore souvent un parcours du combattant pour l’entrepreneur
- Une approche plus positive de l’échec semble prendre racine
- Pour rebondir, l’entrepreneur doit profiter de son expérience et tirer les leçons du passé
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